BOTANIA

La benoite commune est une plante sauvage vivace appréciant les sous-bois clairs mais jamais des bois trop sombres, il lui faut tout de même des rayons de soleil, ce n'est pas une plante d'ombre à proprement parler mais plutôt une plante de demi-ombre pouvant très bien accepter le plein soleil. Cette plante peut pousser et pousse généralement sur des sols ou la terre est noire, riche en humus, en vie microbienne, en éléments nutritifs. Cependant on peut noter dans le sol des écarts d'azote et de matière organique animale, une forte carence pour ces deux éléments. La benoite commune est une plante qui apprécie un sol à matière organique carbonée très ancienne. Si elle ne trouve pas directement sa place dans la forêt, c'est une plante qui indique qu'elle évoluera dans le futur vers ce type de substrat. Pousse globalement dans les sous bois, les forêts alluviales, les lisières forestières, les haies à côté de nos chemins, les décharges et enfin les coupes de bois. Indique un engorgement en matière organique d'origine végétale archaïque. Elle pousse généralement sur des terrains neutres à acides ou la moyenne de mon taux de PH est comprise entre 6 et 6.8. Apprécie des zones mésohydriques même si j'ai tendance à penser qu'il lui faut des sols frais et peu humides.

Côté cuisine, les feuilles sont connues pour leur comestibilité depuis l'âge du paléolithique, on mange les jeunes feuilles ou très jeunes feuilles en salade, les plus matures en légume, soupe, potage. Cela dit les feuilles présentent un caractère astringent, rude et sec en bouche, ce qui fait que c'est loin d'être la meilleure salade qu'on puisse trouver à l'état naturel. Les feuilles en légumes sont encore plus moyennes, je n'ai pas trouvé le résultat satisfaisant, elles se mangent évidemment mais on préférera d'autres salades dans la nature. Le rhizome est odoriférant, il dégage une odeur semblable au clou de girofle et une odeur que l'on retrouve dans les cabinets dentaires. On sait que le rhizome renferme une essence qu'est l'eugénol, cette essence est très utilisée pour les pansements dentaires ou les dentistes directement. Le rhizome peut accompagner volailles, sauces, vins, bières en laissant macérer un maximum de temps. Le rhizome peut également accompagner le poisson et on l'utilisait également pour parfumer et aromatiser des sirops, boissons. Les fleurs peuvent être rajoutées dans les salades vertes. La soupe de benoite commune reste pour moi la version la plus sympathique en cuisine.

La benoite commune possède un système racinaire plutôt simple, partant d'un petit rhizome peu épais vertical, de ce rhizome partent de très étroites racines grêles et fibreuses parfois latérales ou verticales plus longues que ce dernier. Pour en avoir déterrer un bon nombre, le petit rhizome peu charnu varie très peu selon les sujets, des fois il est plus important et plus long selon ses années de développement. Les feuilles basales possèdent 7 folioles dont 4 plus ou moins petites à moyennes et les trois autres liées beaucoup plus grandes. Elles sont longuement pétiolées, lyrées avec un lobe terminal trifoliolé, pubescente sur les deux faces. Le pourtour est irrégulièrement denté. Les feuilles caulinaires sont trifoliolées avec un limbe ovoïde à elliptique dont le contour est denté mais toujours de façon irrégulière. Les feuilles caulinaires sont pourvues de folioles ressemblant à des stipules à la base, ces folioles ou "stipules" sont embrassantes sur la tige et insérées à chaque départ de feuille. Les feuilles caulinaires sont également pubescentes. La tige est de section ronde, dressée, peu poilue, étroite mais assez résistante et présentant parfois un parcours quelque peu sinueux à chaque départ de feuilles caulinaires. La plante est dite "pauciflore". Les fleurs solitaires sont portés par un long pédoncule, elles sont pourvues de 5 pétales jaunes arrondis, de 5 sépales verts triangulaires en forme de lance et de calicules très petits et étroits. Ces sépales avec le temps vont fléchir et être plutôt retombants.

La benoite commune se nomme également l'herbe de la sainte trinité ou herbe bénite, herbe à la fièvre ou encore la galiote. Les feuilles vont par trois et font penser directement à ce qui est trinitaire. Herbe bénite car ses usages médicinaux devaient être convaincants et assez importants. Cette plante a été utilisée comme antipyrétique (fièvre) à une époque bien plus ancienne que la nôtre. Par contre galiote, je ne vois pas du tout, est-ce en référence à la forme d'une galère ou d'un navire ou tout autre lien avec l'usage d'un navire, là est la question. La benoite commune est une plante qui contient une essence aromatique riche en eugénol, contient également de la géine qui est un hétéroside phénolique et principalement des tanins. Les feuilles contiennent uniquement du tanin. Le rhizome renferme quant à lui les principes actifs de la plante. On utilise surtout les feuilles en usage externe comme vulnéraire et antihémorragique. La benoite commune va soulager les pertes séminales, vaginales, pertes blanches, les petites hémorragies et blessures, les douleurs d'estomac ainsi que les ulcères gastriques. Le rhizome lui est plutôt anesthésiant, analgésique ainsi qu'un antiseptique, on va l'utiliser en gargarismes, bains de bouche pour traiter les aphtes, les pustules buccales, infections de la gencive, douleurs dentaires et les maux de gorge. L'eugénol (essence) présente dans la racine présente une hépatotoxicité, doit donc être utilisée en bain de bouche sans pour autant être avalée. Enfin la benoite commune est utilisée pour les diarrhées et la dysenterie.

Usage médicinal...